01.02.2019, Sea-Watch a appris par l’intermédiaire des médias que son navire Sea-Watch 3, qui a débarqué hier à Catane 47 personnes après un périple de 10 jours, est bloqué à Catane. Le blocus du dernier navire de sauvetage restant en Méditerranée survient quelques jours à peine après que les Nations Unies ait déclaré que la criminalisation du sauvetage en mer était à l’origine d’un taux de mortalité record. Les raisons invoquées par les garde-côtes italiens seraient des « irrégularités techniques ». Cependant, les gardes-côtes ont été fortement incités à trouver une raison de bloquer le navire. Il s’agit là clairement d’un geste politique, avec de supposées irrégularités inventées uniquement pour empêcher le Sea-Watch 3 de naviguer.
Dans une déclaration, les garde-côtes italiens ont déclaré avoir procédé à une « vérification technique » du respect par Sea-Watch 3 de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et conclu que des irrégularités empêche le navire de quitter le port jusqu’à ce qu’elles soient résolus. Sea-Watch n’a pas encore reçu de notification officielle de ces déclarations et les détails de telles supposées irrégularités ne nous ont pas été communiquées. En outre, Sea-Watch est convaincue que ces conclusions ne sont pas fondées et que le navire répond à toutes les exigences techniques. Lors d’un autre blocus politique l’été dernier, des inspecteurs néerlandais ont enquêté sur le navire pendant deux jours et n’ont trouvé aucune irrégularités.
Sea-Watch considère cela comme une manœuvre politique intentionnel, conçu pour nous empêcher de procéder à des sauvetages. « Alors que les Nations Unies soulignent l’importance des missions civiles de sauvetage en mer, en empêchant le dernier navire de sauvetage en activité de mener à bien ses missions l’Italie, sous la protection d’autres gouvernements européens, transforme la Méditerranée en une zone mortelle, ou les droits de l’homme sont bafoué.” Déclare Johannes Bayer, président de Sea-Watch. « En maintenant notre navire à quai, la responsabilité de futurs morts en mer est assumée, délibérément et en toute impunité. Entraver les sauveteurs est un acte criminel en soi. »
Bloquer le Sea Watch 3 fait partie d’une action coordonnée de longue date du gouvernement italien contre des organisations de sauvetage en mer. C’est aussi Jugend Rettet, Proactiva Open Arms, Médecins sans frontières et SOS Méditerranée, qui ont vue leur activités entravées pour diverses raisons de légitimité douteuse. « Nous ne pouvons que conclure que nous avons reçu l’ordre de nous rendre en particulier à Catane car la criminalisation de Sea-Watch y est plus facile; son procureur est notoirement connu pour son agenda politique anti ONG. Il est évident pour nous que l’Italie et l’UE mènent une politique anti-immigration au détriment des droits de l’homme et des vies humaines « , a déclaré Bayer.
« Le commandant de Sea-Watch n’a commis aucun crime et aucune possibilité de saisir le navire n’a même été envisagée », a déclaré le procureur de Syracuse, Fabio Scavone, le 28 janvier, après que Salvini eut menacé d’enquêter sur son équipage et son navire. Étant donné qu’il n’y a manifestement aucune faute de notre part et aucune base légale pour bloquer Sea Watch 3, l’Italie a recours à une alternative déplorable. inventer n’importe quelle raison pour nous empêcher de poursuivre nos missions.
« Evidemment, l’Italie et l’Europe ne veulent pas de témoins de leurs politiques meurtrières, et elles utiliseront tous les moyens nécessaires, voire illégaux, pour entraver la migration », a déclaré Bayer, le 31 janvier. « Nous n’accepterons jamais que la Méditerranée devienne un endroit où les violations des droits de l’homme passent inaperçues et où la responsabilité de nos gouvernements européens face au nombre croissant de décès échappe à toute responsabilité ».
Sea-Watch reste confiant qu’il opère dans le respect de toutes les réglementations techniques et légales pour la conduite de ses mission. Sea-Watch condamne fermement cette tactique politique sournoise qui entraînera davantage de décès inutiles et évitables en mer.