Jeudi matin, l’avion de recherche Moonbird a alerté le Sea-Watch 3 sur de multiples cas de détresse. Celui-ci s’est immédiatement engagé dans le sauvetage de 60 rescapé.es d’une embarcation pneumatique qui se trouvait dans les eaux internationales. Avant de procéder à un second sauvetage de 17 personnes, SW a trouvé un bateau en fibre de verre vide et a été témoin d’un rapatriement illégal de 150 personnes en Lybie, où la violence du conflit ne cesse de s’intensifier. La recherche d’un autre bateau en détresse, qui avait déjà atteint la zone maltaise de recherche et de sauvetage, s’est terminée dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque Sea-Watch a trouvé et secouru les 42 passagers à bord et a effectué son troisième sauvetage en une journée.
Depuis son arrivée dans la zone de recherche et de sauvetage au nord des eaux libyennes il y a une semaine, Sea-Watch 3 avait effectué des patrouilles dans de très mauvaises conditions météorologiques. Aux premières heures du 9 janvier, alors que la météo s’était améliorée, Sea-Watch a été informé de la présence d’au moins 5 bateaux distincts à proximité, probablement en détresse, dont un seul a pu être secouru. Celui-ci a pu être repéré grâce à son avion de recherche Moonbird. Finalement sur ces 5 signalement Sea-Watch a porté secours à trois embarcations distinctes avec un total de 119 personnes à bord. Le troisième sauvetage, effectué au milieu de la nuit de jeudi à vendredi, concernait un bateau en détresse dont les autorités et les forces armées maltaises ont revendiqué la responsabilité du sauvetage mais n’ont pas pu intervenir à temps. Lorsque Sea-Watch est arrivé sur les lieux, il a trouvé les 42 personnes à bord en danger de mort imminent et a été légalement obligé d’intervenir.
Après avoir été retenu 6 mois à quai, Sea-Watch part pour sa première mission de sauvetage et se retrouve confronté à la même négligence, la même violence, les mêmes comportements criminels soutenus par l’UE à l’encontre des personnes fuyant la Lybie et secourus en mer ; au final, les politiques de l’UE ainsi que certains accords inhumains ont coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. À son arrivée dans la zone SAR au nord de la Libye le 31 décembre 2019, Sea-Watch 3 a été engagé dans une recherche d’un bateau en détresse transportant environ 45 personnes. A ce moment-là, les pêcheurs et les autorités Libyennes le pensaient en mer depuis plus de 50 heures. Quelques jours plus tard, un corps retrouvé sur la côte nord de la Lybie, semble indiquer que cette embarcation a fait naufrage, coûtant la vie à tous ses passagers.
Depuis 2017, les centres européens de coordination du sauvetage maritime ont systématiquement cessé d’assumer leur responsabilité légale en matière de recherche et de sauvetage, ainsi que de coordination des sauvetages, y compris l’attribution des ports de débarquement en Europe pour les survivants de naufrages. De ce fait, la plupart des sauvetages effectués par des navires d’ONG en Méditerranée centrale sont des opérations entièrement civiles qui ne bénéficient pas des ressources, des informations ou de la coordination des autorités compétentes et concernées.
À propos des conditions de ces trois sauvetages, Johannes Bayer, coordinateur de la mission Sea-Watch 3, déclare : “C’est un grand soulagement d’avoir retrouvé ces 119 personnes en vie. Ce n’est malheureusement pas du tout grâce au déploiement des ressources des Etats européens. Il s’agissait d’un effort de coordination purement civil. Ces personnes sont toujours en vie non pas parce que l’Europe le veut, mais parce que malgré la politique européenne et le comportement violent des soi-disant garde-côtes libyens, nous, et d’autres navires d’ONG, sommes toujours ici et sommes toujours à leur recherche”.
L’avion Moonbird est de nouveau en vol aujourd’hui et lors de ses recherches, il a déjà repéré de nombreux cas en détresse. Sea-Watch restera dans la région pour continuer à rechercher les personnes en détresse et attend un port de débarquement pour les personnes rescapées à son bord.